Migration des Oiseaux en Bretagne / Séjour privé Octobre 2021
La migration automnale sur la côte Ouest Bretagne (baie d’Audierne et Ile de Sein) est fantastique à observer. Un spectacle magnifique pour tout passionné d’oiseaux.
Nous débutons cette première journée de notre séjour naturaliste privé en Bretagne vers 8h30 avec pour objectif d’explorer une partie de la Baie d’Audierne en nous concentrant sur la région de Trunvel, un incontournable.
Nous faisons un premier arrêt à Kerbinigou, zone d’entre deux étangs : l’Etang de Trunvel et l’Etang de Kergalan. Cet espace naturel est reconnu à l’échelle internationale quant à son intérêt pour la migration des oiseaux. C’est une étape incontournable pour bon nombre d’espèces migratrices, notamment pour les espèces paludicoles. « Paludicole » signifie littéralement « qui habitent les marais ». Cela concerne notamment les espèces de fauvettes aquatiques : Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus), Rousserolle turdoïde (Acrocephalus arundinaceus), Bouscarle de Cetti (Cettia cetti), Locustelle luscinioïde (Locustella luscinioides), etc. A peine sortis de la voiture, une Spatule blanche (Platalea leucorodia) nous survole, elle est peu commune dans ce coin de Bretagne. Malheureusement son bec était cassé par le milieu, ce qui l’empêche totalement de se nourrir.
Photo Thibaut Rivière
Nous prenons le chemin côtier pour suivre le cordon de galets. Ce milieu naturel, atypique accueille en nidification le Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus). Un groupe est présent sur la plage, au repos. En nous approchant doucement et en silence, nous pouvons faire quelques photos sans déranger.
Photo Thibaut Rivière
D’autres limicoles sont présents sur la plage : le Bécasseau sanderling (Calidris alba), le Bécasseau variable (Calidris alpina), le Grand gravelot (Charadrius hiaticula) et l’Huitrier pie (Haematopus ostralegus) avec un groupe d’environ 150 individus. Nous prenons le temps de les observer en étudiant avec précision tous les groupes d’oiseaux.
Photo Thibaut Rivière
En se rapprochant de l’étang et de sa superbe roselière, des cris typiques se font entendre dans l’immensité et attirent notre attention.... des Panures à moustaches (Panurus biarmicus) !!! Cette espèce est inféodée aux grandes roselières et est assez localisée en Bretagne. Ses couleurs sont étonnantes. Nos participants ne connaissaient pas cette espèce, c’est une agréable découverte pour eux. Un mâle finit par se montrer mais timidement. Nous pouvons l’observer quelques secondes dans la longue vue.
Photo Thibaut Rivière
Tout en les observant, un Butor étoilé (Botaurus stellaris) survole la roselière devant nous, belle surprise!
Trunvel est aussi connue pour sa station de baguage qui existe depuis plus de 30 ans. Chaque automne, plusieurs personnes se relaient, bagueurs, démailleurs, bénévoles au long court ou ponctuels. Nous nous y rendons sans plus tarder et assistons au baguage de quelques oiseaux : Pouillot véloce (Phylloscopus collybita), Roitelet à triple bandeau (Regulus ignicapilla), Bouscarle de Cetti, Accenteur mouchet (Prunella modularis), etc. Nous rencontrons le bagueur en place, Gaétan Guyot, un grand passionné qui nous explique en détail l’histoire de la station de baguage et comment fonctionne la migration, les tendances évolutives des espèces, en fonction notamment du réchauffement climatique. Ce moment est très apprécié par nos participants.
Photo Thibaut Rivière
Photo Thibaut Rivière
Après un pique-nique bien mérité nous nous déplaçons vers les dunes de La Torche pour une balade d’environ 1h30. Ces milieux sont très intéressants pour bon nombre d’espèces : Traquets motteux (Oenanthe oenanthe), Pluviers dorés (Pluvialis apricaria) et Pipits farlouses (Anthus pratensis) sont au rendez-vous.
Photo Thibaut Rivière
La suite de l’après-midi est dédiée à explorer le sud de l’Étang de Trunvel. Les paysages sont magnifiques depuis les dunes. Nous observons plusieurs espèces de canards sur l’étang : Canard souchet (Spatula clypeata), Canard chipeau (Mareca strepera), Fuligule milouin (Aythya ferina). Un Busard des roseaux (Circus aeruginosus) est en train de chasser et survole la roselière. Nous rejoignons notre logement pour la première nuit après un repas copieux dans une crêperie bretonne.
Le deuxième jour, départ matinal pour être à l’heure au bateau, direction l’Ile de Sein ! Une réelle rencontre avec la nature. Nous sommes escortés par quelques Fous de Bassan (Morus bassanus) qui suivent le bateau.
Photo Thibaut Rivière
Photo Thibaut Rivière
A peine arrivés, nous partons faire une balade vers le grand phare, sur la partie Ouest. Les oiseaux sont nombreux. Nous faisons un arrêt pour observer de près quelques Pipits maritimes (Anthus petrosus), abondants dans les laisses de mer.
Photo Thibaut Rivière
A marée descendante, les limicoles bougent de plus en plus mais quelques groupes sont encore au repos. Nous notons plus de 500 individus toutes espèces confondues. La diversité est relativement importante en limicoles : Bécasseau variable, Bécasseau sanderling, Bécasseau violet (Calidris maritima), Bécasseau maubèche (Calidris canutus), Bécassine des marais (Gallinago gallinago), Tournepierre à collier (Arenaria interpres), Grand gravelot, Pluvier argenté (Pluvialis squatarola), Pluvier doré, Huitrier pie, Barge rousse (Limosa lapponica), Courlis cendré (Numenius arquata) et Chevalier gambette (Tringa totanus). Un total de 13 espèces.
Photo Thibaut Rivière
Toutes ces espèces sont migratrices mais certaines hivernent en France et sont visibles durant tout l’hiver. Petite surprise avec un Ibis sacré (Threskiornis aethiopicus) qui nous fait l’honneur de sa présence.
Nous profitons du temps radieux de cet après-midi pour aller découvrir l’autre partie de l’île, vers l’Est. Nous surprenons une belle femelle de Faucon émerillon (Falco columbarius), posée sur les rochers. Elle ne restera pas très longtemps.
Photo Thibaut Rivière
Il est 17h00, après une petite pause au café de l’île, nous nous motivons pour tenter de retrouver une espèce qui avait été mentionnée plus tôt dans la journée par d’autres ornithologues. Il s’agit du Gobemouche nain (Ficedula parva), un oiseau qui niche en Sibérie et qui est censé hiverner en Asie occidentale. Ce migrateur rare reste régulier en France à l’automne avec plusieurs observations chaque année, notamment sur les îles bretonnes. Après quelques dizaines de minutes, l’oiseau finit par se montrer à travers les tamaris au pied du phare. Très énergique, cette espèce est parfois difficile à capter en photo. Nous aurons de la chance car l’individu en question vient à nous et nous offre de très belles observations !
Photo Thibaut Rivière
Ravis de ce moment passé avec cet oiseau, nous rentrons à notre hôtel, il fait déjà nuit. Une bonne nuit de sommeil avant d’attaquer la dernière journée du séjour !
Le troisième jour, nous sommes dehors avant le lever de soleil pour admirer les lumières et reflets sur l’eau ainsi que les ambiances avec les oiseaux qui se réveillent. On entend certaines espèces migrer activement : Grive mauvis (Turdus iliacus), Grive musicienne (Turdus philomelos), Pinson du nord (Fringilla montifringilla ) et Tarin des aulnes (Spinus spinus) se font entendre.
Après quelques belles observations, notamment de Grive mauvis, nous décidons de passer un peu plus de temps sur les groupes d’oiseaux qui peuvent se réunir dans la baie sur la côte sud de l’Ile. Nous comptons précisément les différentes espèces en abordant les critères pour différencier les différentes espèces de limicoles et de laridés. Nous partons ensuite flâner dans les ruelles du village tout en gardant un œil sur les oiseaux qui pourraient être présents dans les jardins.
Photo Thibaut Rivière
Nous prenons un repas dans une des brasseries de l’île suivi d’un temps calme libre afin de profiter au maximum de l’Ile de Sein et de ses oiseaux. Le Bateau nous attend pour 16h et notre séjour naturaliste en Bretagne se termine à l’arrivée à Audierne. Merci aux 4 participants pour leur participation et leur confiance !
Photo Thibaut Rivière
Avec une météo superbe et un total de 89 espèces d’oiseaux observées et/ou entendues durant le séjour, on peut dire que c’est réussi !
Thibaut
Guide Salva Fauna
