La Gélinotte huppée en Gaspésie
Dans les forêts boréales d’Amérique du nord, existe une « poule » forestière, mystérieuse, mimétique. la Gélinotte huppée ! C’est un oiseau discret qui mérite d’être connu tant par la beauté de son plumage que par ses facultés d’adaptation à son environnement.
La couleur de son plumage tacheté et rayé varie du gris pâle à une riche teinte acajou, en passant par un roux sombre ce qui lui confère un très bon camouflage contre les prédateurs. Comme son nom l’indique, la Gélinotte huppée possède une huppe sur la tête, plus ou moins prononcée en fonction de la période de l’année et des individus. Son habitat de prédilection est marqué par la présence de forêts de feuillus et mixtes avec des lisières, des clairières et la présence de l’eau. C’est un oiseau plutôt solitaire. En période de reproduction, à la fin de l’hiver, le mâle parade de manière assidue pour attirer des femelles. Il agite alors ses plumes, les relèvent et déploie sa queue en éventail. Il utilise souvent un support bien défini, une souche, un tronc d’arbre couché, où il va faire vibrer ses ailes de plus en plus vite jusqu’à rappeler un vrombissement de moteur. Cette parade est appelée tambourinage, rappelant celui des pics. Après l’accouplement, la femelle choisit l’emplacement de son nid et le construit au sol. Il s’agit d’une simple dépression rapidement creusée puis tapissée de divers végétaux. Ensuite, 7 à 12 œufs y sont déposés et l’incubation durera environ 23 jours. Rapidement, les petits quitteront le nid à la recherche de nourriture, sous la surveillance accrue de leur mère.
La Gélinotte huppée a un régime principalement herbivore, elle se nourrit de bourgeons, feuilles et fruits. En hiver, lorsque le paysage est dominé par la neige, elle s’adapte en allant chercher en hauteur, dans les arbres, des chatons, graines et autres bourgeons disponibles.
En Gaspésie au Canada, la Gélinotte huppée est assez commune et s’observe assez facilement, malgré son camouflage. La plupart des individus rencontrés dans cette région était très peu farouches. Je me souviens notamment d’une observation d’un mâle qui paradait à quelques mètres de moi sur le sentier qui mène au Cap Gaspé (extrémité orientale de la Gaspésie) ! Les densités dans cette région du Québec semblent satisfaisantes au vue des observations très régulières. Toutefois, dans d’autres régions, les populations de Gélinottes huppées sont clairsemées. Il semblerait que les densités soient plus fortes dans les forêts au sol riche et où la diversité paysagère est importante. La mosaïque d’habitats et la richesse des strates forestières constituent un atout de valeur pour maintenir des populations sur un territoire donné. L’espèce est classée en préoccupation mineure selon le statut de conservation UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Peu de menaces sont mentionnées à ce jour hormis la destruction directe de son habitat.
Des observations sont facilement réalisables dans la majorité des secteurs en Gaspésie, notamment dans le Parc National du Forillon. C’est un oiseau fascinant et plutôt bon public pour faire la pose et se tirer le portrait !
Si vous souhaitez observer et photographier la Gélinotte huppée en Gaspésie, rejoignez-nous lors de notre voyage photo nature éthique en Gaspésie.
Thibaut
Guide Salva Fauna
Références :
DAVID ALLEN SIBLEY, The Sibley Guide To Birds, A Scott & Nix Edition, 2014, 597p.
BEAUCHER, S. « La déesse des bois » dans Forêt Conservation, magazine de l’AFQ et des Clubs 4-H du Québec, Sillery (Québec), 1992, p. 100 et 101.
Fédération Canadienne de la Faune, Faune et Flore du Pays, la Gélinotte huppée. Site web : www.hww.ca/fr/faune/oiseaux/la-gelinotte-huppee.html (consulté le 31/05/2019).
Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Ruffed Grouse (Bonasa umbellus). Site web : www.iucnredlist.org/species/22679500/131905854 (consulté le 31/05/2019).