L'Arlequin plongeur en Gaspésie
L’Arlequin plongeur ou garrot arlequin est incontestablement l’un des canards les plus fascinants tant par son plumage que par son milieu de vie. Alors que la femelle est globalement brune comme la majorité des autres espèces de canards, le mâle lui, arbore un plumage étonnant. Telle une peinture, son corps est bleu-ardoisé, ponctué de taches blanches et noires de forme variables et les flancs sont roux. Les taches blanches, délicates, rappellent le coup de pinceau tant la précision des traits est flagrante. Malgré son aspect précieux, ce canard plongeur est animé par les eaux agitées. Il passe une grande partie de sa vie sur le littoral. Lors de la période de reproduction au mois de mai, il rejoint des cours d’eau torrentiels où il trouvera un emplacement pour installer son nid, soit dans un arbre creux, une corniche, où à même le sol, dans les rochers. C’est un oiseau nordique, que l’on retrouve principalement dans l’hémisphère occidental. Le Québec, et plus précisément la Gaspésie, est un endroit de prédilection pour l’Arlequin plongeur, ses ambiances nordiques et ses zones de récifs littoraux sont abondants en nourriture. Les rivières territoriales, notamment dans le Parc National de la Gaspésie, offrent également de très bons endroits pour nicher.
Sur le terrain, l’espèce semble peu farouche. Elle est relativement facile à approcher, comme un grand nombre d’espèces nordiques. Lorsqu’il se repose, il s’observe assez facilement sur les rochers et récifs du littoral, notamment sur la côte nord de la Gaspésie. Il est nettement plus discret en période de nidification. L’observer en train de plonger entre les vagues pour rechercher sa nourriture, montrant la beauté de son plumage sous toutes les positions est quelque chose de mémorable.
Toutefois, l’espèce demande une attention particulière, même si les populations se portent plutôt bien en Gaspésie et malgré son statut en « préoccupation mineure » au niveau mondial, selon la Liste Rouge Mondiale de l’UICN (Union Internationale pour la conservation de la Nature), le réchauffement climatique pourrait perturber la reproduction de l’espèce. L’augmentation des températures influerait la migration de l’espèce entre les zones de reproduction et les zones d’hivernage, ce qui pourrait avoir un impact sur les prises de décisions en matière de reproduction. Cela se traduit notamment par un décalage des dates de pontes, une éclosion prématurée des poussins et par conséquent un décalage avec la disponibilité en nourriture du milieu. Cette situation pourrait également avoir un enjeu sur le recul des espèces vers des zones plus nordiques, modifiant ainsi le potentiel d’accueil des territoires et sa distribution géographique.
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Thibaut
Guide Salva Fauna
Références :
WARREN K. HANSEN, LISA J. BATE, DEVIN W. LANDRY, OLIVIER CHASTEL, CHARLINE PARENTEAU, CREAGH W. BREUNER, January 2016. Feather and faecal corticosterone concentrations predict future reproductive decisions in harlequin ducks (Histrionicus histrionicus). Conservation Physiology, Volume 4, Issue 1: www.academic.oup.com/conphys/article/4/1/cow015/2951336.
Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN), Histrionicus histrionicus (Linnaeus, 1758), statuts. Site web : www.inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/2788/tab/statut?lg=en
SVENSSON L., MULLARNEY K., ZETTERSTRÖM D., 2009. Le Guide Ornitho. Collection les guides du naturaliste, Ed. Delachaux et Niestlé, 446 p.
ANDERS BLOMDAHL, BERTIL BREIFE, NIKLAS HOLMSTRÖM, 2003. Flight identification of european seabirds, Christopher HELM London, 374 p.